BONUS TRACKS
« août 2013 | Accueil | octobre 2013 »
BONUS TRACKS
Rédigé à 17:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: air, cece peniston, giorgio moroder, lana del rey, love, moodymann, white stripes
Hier j'ai connu la pire journée de travail de ma vie, et pourtant autour du festival d'Avignon j'avais déjà été servie. Quand j'arrive près du bar j'aperçois un drôle de couple, russe apparemment, sur le départ. Quand le mec me voit il demande au boss mon âge et incite sa poule à se rassoir : masseur d'Emmanuelle Beart, Depardieu, watch out... Et baise main, me tend sa carte, un "laisser passer gratuit" pour sa salle de sport, avec son numéro de tel. Ca fait plaisir. Il lui manque des dents. Et re baise main, il souffle quand il parle, n'articule pas. 65 ans je dirais. Impossible de déterminer ce que fait cette blonde de l'est avec lui, elle me fait de la peine, je lui sors ma phrase "ya gavariou po ruski chut chut" (je parle un peu russe), "vous travaillez comme masseuse aussi? Non? Ah... peut être esthétitienne bientôt ? ah...". Mon boss finit par dire à "Alex dit le russe" qu'il va prévenir mon oncle, que je suis trop jeune, bah quand même! Il paye le taxi, les canailles s'en vont.
Calme jusqu'à huit heures, où je vois la poule revenir. Cette fois-ci elle est accompagnée de sa copine ukrainienne, wtf?, elles s'assoient au bar et prennent du vin rouge. Il y a quelques clients seuls à leurs côtés, des habitués. Y'en a (presque) pas un foutu de dire mon prénom correctement. Toute la soirée on remplit les verres, les numéros s'échangent. Ca me donne envie de vomir. La russe ne veut plus de vin mais le patron lui impose. Déjà que j'aime pas le vin rouge, cette vision ci me cloue. Les grands yeux bleus sont là pour faire joli. J'en ai marre "vous avez encore besoin de moi? Ah oui et j'ai mon loyer à payer , pourriez vous me donner mon cash" (j'ai peut être été un poil plus polie), oh ben non faut que j'aille à l'ambassade avant, et c'est par chèque, mais bien sûr, on n'avait pas de deal.
Je quitte ce lieu de pouvoir avec le numéro du coiffeur d'en face (gentil, correct) et un laisser passer pour l'enfer. Eclair d'envie de rentrer en France. Mais pour retrouver quoi ?
//
Dimanche, la 5e semaine se termine enfin. Les promesses de l'été me réveillent en sursaut, mais ce ne sont que des feuilles d'automne. Ne s'attacher que à ce qui pousse me dit mon padre avec quelques emoticons emoji.
Je me demande si je n'aurais pas dû penser à un job avec des enfants petits, puisqu'ils me fascinent tant. Et puis le spinning sans déconner, ce serait cool du spinning techno (haha cardio vélo on a dit) en france... Je m'imagine assez bien entraîner des filles, leur gueuler dessus. Bref, doute sur le scénario. Pourtant, je peux faire naître tous les enfants qui le voudraient, sans rien exiger de leurs parents ; je peux faire des entorses aux idiotes et casser leur raquette ; je peux me laver de tous mes péchés. Si c'est pas un taf sympa ça.
Sami me décide à aller bosser et nourrir les écureuils dans divers parcs (MC GILL puis MONT ROYAL), puisqu'il fait anormalement beau (et ça va durer héhé!).
Francis représente mc gill, d'ailleurs francis est un peu anti québécois car il est habitué à la partie anglophone de la ville, en fait, francis me fait penser à un parisien qui taperait sur l'accent du sud !
Bon le Mont Royal faut le grimper.
Lac aux castors
Petit buddy :
(Sami me dit d'arrêter de m'extasier sur les écureuils = pigeons ici)
Ce soir c'est ben & jerry's et biographie de mes personnages, à tantôt !
PS : Monaco est une équipe de football en carton. Je souligne quand même que Marseille tient son rang sans une thune. Forza OM.
Rédigé à 04:04 | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: clelia on the rocks, courage, mc gill, mont royal, poule, scrat, yes sir
Rédigé à 20:52 | Lien permanent | Commentaires (1)
60$ de tips au bar : dans mon restau c'est un exploit. "Act more like a woman" me dit mon charmant collègue, il entend par là les seins en avant, le comptoir maîtrisé, " i mean you have a beautiful face but don't make it so sulky", j'ai envie de lui répondre "i'm not a woman, i'm cantona", bon, ce serait passé à travers.
Vers 23h je "punch out", passe par sainte famille et trace au Bleury bar à vinyle à exactement 6 minutes de mon appart.
C'est Jus-ed que l'on vient voir ce soir, owner du label underground quality. Il a le smile, un tee-shirt plutôt parlant où on peut lire "DJ JUS-ED". Pas de claps dans le vide, et le kick me redonne espoir. 2h30 de set.
Au tout début, daddy prévient "reculez je vais jouer des vinyles, il faut pas que la cellule saute okay" mais l'enthousiasme du public l'a vite ramené sur cds.
Apparemment je danse de façon très minimaliste mais sexy, c'est heureux. Quoi qu'il en soit la soirée d'après travail, avec le petit mal au dos, les tips pour payer une vodka-ananas, ça change beaucoup de choses et c'est tant mieux.
Rédigé à 18:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: bleury, get into the music, jus-ed
Je parlais ce matin de confusion, des 6000 fatch kilomètres et des hormones. Mais ça y est j'ai la solution : le spinning ou cardio vélo, une pratique collective en musique et en salle.
Je me rends pour midi au centre sportif de l'uqam où je récupère mon bracelet méga forme (haha magique) :
D'abord un cours d'une heure "abdos fesses +", avec une jeune femme super cool, et allez on fait des abdos avec ballon sur un petit fond de rihanna.
Ca ressemble pas mal à ce que je faisais en cours de muscu au lycée, SAUF au niveau des appelations presque anglaises...
A la fin du cours je vois des filles qui se dirigent vers la salle de vélo : je me dis pourquoi pas ?!
L'ambiance n'est pas la même, un homme plus vieux, qui met en garde : "je suis un instructeur sévère mais c'est pas pour ça que ça va être dur" :) :). Parfait, je dois justement écrire sur un entraîneur de tennis, je me lance et boucle mes chaussures dans les pédales, oui parfois il faudra pédaler debout. This is it : on monte les vitesses, (c'est le monsieur qui l'ordonne), remix de lana del rey c'est pas si pire... On fait monter le RPM ou RAW POWER IN MOTION. Le but c'est de pédaler le plus vite possible a priori au moment des refrains. Au début je me dis "non c'est pas possible je vais mourir là", il faut dire que c'est vraiment intense... Et puis, la fameuse adrénaline du sport pointe le bout de son nez.
La chair de poule. Dans le miroir, droit devant nous, on voit nos pieds pédaler, quasi marteler l'air. Ca fait un bien fou. C'est tout.
Je pense également à Todd Terje, le mec qui a rythmiquement le mieux analysé l'orgasme à mon sens. Il faudrait que je parle de ces tracks à mon entraineur ha!, (il nous a quand même fait nous étirer sur La superbe de Biolay en chantant les paroles) :
A écouter avec casque ou bonnes enceintes on s'entend.
BIG "O" 3:36
BIG "O" 5:36
Je m'en vais maintenant travailler, à ce soir !
Rédigé à 21:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: atom heart, centre sportif, jus ed, spinning, todd terje, uqam
Hier, mon cours est annulé, nous devions finir l'analyse d'otto e mezzo, et voir persona d'ingmar bergman, c'est bien la première fois qu'une annulation de cours me laisse chancelante. Je travaille à 5 heures. Une française qui ne veut plus avoir BS me propose de l'accompagner pour témoigner de sa rigidité, afin qu'elle puisse changer de groupe. Je lui dis que je ne serai pas très convaincante, puisque le personnage autoritaire, presque insensible de BS, me plait. Ai-je été habituée à des rôles bien trempés que jouaient mes profs, sans doute...
Cette semaine me pèse décidément, les souvenirs et leur réelle valeur me tournent autour, jusqu'à confusion parfaite. C'est la distance, c'est les hormones. [La phrase me fait penser à Kate Winslet dans Carnage, de Polanski.] Sautes d'humeur et saute mouton.
Mon boss parle clairement mal aux jeunes gens qui travaillent pour lui, mais c'est un cliché tout à fait répandu. Je ne peux m'enlever l'idée de respect de la tête, et aimerais être le loup, juste pour une fois.
Il me lance "tu as tout le temps froid comme ça?" je venais d'enfiler un gilet, "non non, c'est juste que la porte est ouverte, et vous voyez bien je suis en face", en me coupant quasiment la parole il répond "oui oui c'est ça tu es dans le mauvais pays".
Là, les larmes me montent aux yeux, je m'en vais mettre mes nike, car on a fini le service à 21h (personne) et pour rentrer chez moi à pieds les repetto font difficilement l'affaire. Quand je reviens je dis "bye" : un client ami du boss que j'avais plus ou moins servi, me dit "hey attends" et me donne discrètement un billet de 20$, avec gentillesse, ça se voit dans ses yeux, les miens l'appelant sûrement.
Rédigé à 16:05 | Lien permanent | Commentaires (2)
Balises: baci, plus belle ville du monde, roma
Les ateliers de scéna du lundi s'enchainent et se ressemblent un peu. Encore des sujets, une femme présente le sien : y'a plusieurs cancers (mère/fille), des soins pal, mais quand même, un rapport du personnage principal à la peinture. Exposé comme ça, le prologue qu'elle décrit ne sert pas à grand chose : projet/obstacle un peu mis là pour suivre la consigne. Forcément la prof le lui dit, elle s'insurge "mais c'est vécu, si, c'est possible!". La réponse de la chef me convient "je m'en fous du vécu, ici on invente". C'est là que je percute que nous sommes un gang en thérapie collective, tous là, avec notre histoire à livrer, et nos plaintes à transmettre. Il y a quelque chose de véritable en tout cas, à travers les grands yeux de ces petites personnes et leurs étranges idées.
Nous abordons la biographie imaginaire des personnages.
Les premières fois d'Elia, Morgane et Victor, leurs ruptures, leurs échecs, la famille, les amis, les ennemis, les lieux de vie : c'est ce qui constitue la banque imaginaire du scénariste, pour concevoir l'histoire. "Achetez vous des fiches 5x8 à trimballer partout."
Ouh oui je vais m'amuser avec ces personnages, sans leur coller mes propres expériences sur le dos, mais toutes celles que j'avais imaginées ; auxquelles j'ai été ravie d'échapper ; que j'espèrais.
Des expériences et situations qui donneraient de la force, du sens, au fragile public de notre époque.
//
5e semaine, que je prends d'un pied un peu tendu, c'est vrai. Préoccupations bancaires et cernes d'amoureuse. Pour cause, c'est avec le couteau entre les dents que j'aborde la "journée Viennau"=mardi. Ce matin La leçon de piano, Jane Campion, en damn français, ce qui change, pour ne pas dire gâche, un poil le film (mmmh les doublages des années 90...). J'attends à vrai dire l'analyse de la semaine prochaine, le plus important concernant vraisemblablement les différences entre le scénario (je me le suis procuré) et le film.
Ce soir, 4e cours du corpus de cinéma québécois. Quand j'en parle à certains français, "oh, mais pour quoi? pourquoi tu fais ça?", eh bien parce que le minimum est de s'intéresser à la culture d’accueil (et encore plus si elle est complexe!). Je ne comprends pas le français qui vient ici grapiller un peu de way of life américain tout en se moquant plus ou moins des québécois.
18h donc, cinéma québécois et féminisme. Si vous me lisez, vous me connaissez probablement, et, saurez que mon caractère féministe est assez réduit. Du moins dans un sens très particulier : une femme n'est pas un homme.
Le cours m'intéresse, je pense à mon boss, quand il dit "elle" aux autres pour parler de moi. Je me demande quelle est mon aspiration dans la vie, quelle est celle de Mel assise à côté.
Puis extraits, d'un documentaire notamment, Le grand remue ménage, Sylvie Groulx, années 70 : un gamin chopé à la sortie de l'école, macho man (2:51) à en mourir de rire "8 ans, euh non 9 ans" nous parle de sa blonde avec des gestes peu flatteurs, sa sœur "7 ans et demi", elle, "veut être libre".
Extrait, encore, La cuisine rouge, Paule Baillargeon, où des femmes quittent les casseroles pour aller boire du champagne dans des baignoires, onirique n'est ce pas.
Il reste à 21h beaucoup de choses à dire, ou à abattre, mais lorsque je me retrouve dehors sur sainte-catherine, il fait un peu froid, et rien n'a changé : j'aimerais que la main que je connais replace une mèche de cheveu derrière mon oreille, entre autre, et qu'il n'y ait plus rien à craindre.
Photos face to face. Pavillon UQAM sciences, place des arts.
Rédigé à 04:59 | Lien permanent | Commentaires (2)
Balises: 6e semaine à montréal, féminisme, Jane campion, remue ménage
Rédigé à 00:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: devoted, histoire d'amour, love don't come easy, michel legrand
et le dernier de l'édition 2013. La fête sur l'île notre dame c'est fini. Et ça recommence en mai.
Thématique igloofest ce dimanche : quelques personnes en combis de ski, beaucoup de bonnets, mais surtout, un mini canon à neige histoire de nous réchauffer un peu plus.
Ce qui est pratique pour les orgas des piknic, c'est que le cadre fait absolument tout passer, même une techno barbante. Radio Slave aka Matt Edwards n'était ce soir pas très inventif.
Par pitié si vous êtes dj, si vous lisez ceci, n'oubliez pas de ne jamais vous endormir sur le même bpm, avec des claps qui sonnent comme des tapettes à mouches, ou des kicks qui n'en valent plus la peine.
Monika Kruze ton sourire m'a manqué !
En revanche, j'aimerais arriver à réfréner mon envie de mordre lorsque, par exemple, j'entends "y'a kid cudi aussi qui passe à Montréal en octobre"...
Bon, je retourne à ma joueuse de tennis qui risque fort de se faire couper la main. ;)
Rédigé à 04:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: automne, igloofest, montreal, piknic, radio slave